Non mais, « allô » quoi !
Dernièrement, à l’occasion d’une rencontre inopinée sur la place qui bousculait des emplois du temps surchargés rendant impossible toute communication, le collectif en a profité et normalement-a-donc-re-interrogé-nos-élus pour savoir s’il y avait enfin un changement d’avis de la municipalité de Beuvry, un revirement extra-ordinaire enfin favorable à la population, vis-à-vis du texte déjà montré de la proposition de loi n°1635 « relative à la sobriété, à la transparence et à la concertation en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques » du début d’année 2014 …
Oui, c’est loin pour certaines personnes, mais le collectif garde une bonne mémoire qui ne s’envole pas comme bien des promesses.
Ce texte faisait de la modération de l’exposition du public aux champs électromagnétiques un objectif de la politique globale en matière de télécommunication. Comme le disait la Mission sobriété des ondes, née de la proposition de loi de Laurence Abeille : « Les opérateurs ont fabriqué les conditions de la défiance et de la suspicion pendant des années » en négociant discrètement avec les bailleurs, en se gardant d’informer les riverains … Et qu’à bien des niveaux, «les pouvoirs publics ont entretenu ce climat de défiance en se montrant incapables de communiquer valablement en situation d’incertitude scientifique ».
En matière d’implantation des antennes, ce rapport soulignait déjà le rôle du maire au cœur du dispositif en soulignant que tout processus d’implantation intégrait « la saisine obligatoire des communes dès la phase de prospection et une négociation opérateurs-municipalité précoce sur les besoins de déploiement et le choix des sites, les mesures prises pour limiter l’exposition, les travaux susceptibles d’en rendre compte, les efforts de mutualisation, le traitement des points atypiques, la protection des établissements sensibles ».
Le collectif beuvrygeois a maintes fois invité les pouvoirs publics locaux à se ressaisir de ce sujet pour « restaurer la confiance » perdue par des discours et des actes contradictoires mais finalement toujours d’ordinaire défavorables aux concitoyens .
En usant de prétextes inventés pour l’occasion, récupérés auprès de personnes d’avant 2012 que normalement dans toute autre situation on désavoue mais qu’étrangement dans ce cas précis on applique au pied de la lettre et même au-delà. Alors lorsque l’on parle de pédagogie à chaque occasion qui se présente, pourquoi ne pas appliquer de la pédagogie au service de la restauration de la confiance, ressentie comme trahie dans les actes constatés ?
Pour en revenir à la modération, celle-ci avait été placée en grande partie sous la responsabilité des communes et intercommunalités chargées « du bon déroulement de la concertation locale et de la transparence de l’information » [sic à Beuvry]. Formulation qui n’avait pas manqué de provoquer une légitime interrogation auprès des personnes élues par le collectif courtois.
Ce qui n’est malheureusement pas un procédé réciproque majoritaire …
Il est vrai que le rappel du fait que la concertation, comme inscrit dans le texte, peut paraître dérangeant car il induit l’idée de négociation. Ce qui ne semble toujours pas avoir les faveurs de cette municipalité dans les faits et qu’elle ne semble toujours pas montrer la moindre envie d’en bouger et de changer …
Il faut dire qu’elle se réfugie fort à propos à chaque occasion derrière la jurisprudence qui ne reconnait pas de compétence aux maires en matière d’implantation des antennes relais. Elle use donc avantageusement des décisions du gouvernement de N. Sarkozy qui lui permettent de se défausser sans risque.
Mais, comme à toute règle qu’on lui oppose, le collectif rappelle aussi que des capacités de négociation des villes peuvent reposer sur l’ouverture de leur patrimoine aux opérateurs dans le cadre de chartes, souvent à l’initiative des opérateurs, où est décrit contractuellement le dispositif, les méthodes et les moyens d’information des maires et des riverains.
Patrimoine que l’on n’hésiterait pas de nouveau à brader ?
Alors pourquoi ce choix stratégique automatique de refuser d’envisager la possibilité offerte pour les maires et intercommunalités de demander, lors de toute nouvelle implantation, « une simulation de l’exposition aux champs électromagnétiques générée par cette installation » qui correspond à une forte attente des riverains, et donc du collectif ?
Etrangement, là il n’y a pas d’abonné au numéro demandé.
Alors pourquoi parmi tant de choses, toujours ce refus de vérification de la présence à Beuvry de points atypiques, ces « points du territoire où le niveau d’exposition du public aux champs électromagnétiques dépasse sensiblement la moyenne observée à l’échelle nationale » basés sur les statistiques de l’ANFR en se déclarant ignorante et donc incompétente ?
Déjà lors de la réunion dans l’urgence d’un public sélectionné sur critères peu expliqués à la salle dite « du tir » ?
Mais depuis ?
Pour le collectif, cette enquête publique, avec les mesures réalisées en dehors des lieux fermés, ne semble pas être une demande abusive contrairement à ce qui pourrait encore lui être rétorqué.
Tout comme cette non-concertation sur les « modalités d’application du principe de modération, en ce qui concerne les établissements accueillant des personnes vulnérables, et de rationalisation et de mutualisation des installations ».
Pourquoi ne pas avoir affiché ses encouragements envers un texte qui prévoit d’interdire l’installation d’équipements sans fils dès les crèches et garderies ?
Serait-ce parce que cette disposition pourrait occasionner des dépenses de câblage pour les communes ?
Et surtout ne seraient pas aussi rentables en termes d’image ?
Pourquoi sembler préférer jouer sur la durée en attendant les dispositions liées aux décrets d’application qui pourraient encore rallonger les délais de sa mise en pratique et permettre par un refus de (se) bouger, les installations d’équipements à risques comme établi entre autres par l’O.M.S. ?
En attendant, Beuvry reste encore loin d’envisager l’idée même de la plus minimaliste charte signée entre l’ensemble des acteurs de la ville et les opérateurs permettant dès maintenant de mettre en œuvre de certains aspects du texte (simulation, résorption des points atypiques en lieux fermés…).
En cette période propice aux vins d’honneur et toasts, concernant le principe de sobriété, où de nombreuses personnes élues estiment « qu’il n’est pas pertinent de le faire figurer dans la loi en tant que tel » mais continuent de proposer lors de ces réunions le vœu de faire de la « modération de l’exposition un objectif de la politique des télécommunications » ; le collectif attend toujours des actes correspondants après ces douces paroles.